Contribution méthodologique au processus de modélisation numérique pour la restitution des monuments archéologiques

Abstract

Le thème s’inscrit dans la stratégie de définition des pratiques développées dans le cadre de la valorisation et de la présentation du patrimoine archéologique. La restitution, un concept lié initialement au domaine de la conservation et de la mise en valeur du patrimoine culturel, souvent d’ailleurs confondu avec le concept de restauration, s’est presque détachée du corpus des concepts liés à ce domaine pour définir aujourd’hui l’ensemble des travaux permettant de montrer l’image pertinente idéale d’un bien culturel. Cet état d’évolution terminologique dénote la nature systémique et complexe de la question liée à la représentation du patrimoine à l’ère du numérique et révèle un réel paradigme qui caractérise aujourd’hui le cadre conceptuel de la restitution archéologique. C’est en ce sens que la présente recherche tend à établir en premier lieu un questionnement théorique qui permettra d’élucider quelques considérations conceptuelles sur la base d’exemples tangibles permettant de passer d’une notion presque spontanée à un concept scientifique. Cette étape, indispensable pour mener sans équivoque le travail de recherche, est complétée par une étude de contextualisation historique de la restitution archéologique qui va révéler la complexité de l’approche due essentiellement à la variation des intervenants, des moyens et des conditions en fonction de la variation des objectifs. Ceci va confirmer la nature transdisciplinaire de la question qui renvoi tantôt à l’architecture, à l’archéologie et au domaine de l’histoire, tantôt au domaine des sciences techniques, informatique et de communication. Cette articulation évidente et manifeste aussi bien à l’échelle internationale que nationale est confirmée à travers l’étude de quelques exemples de restitution du patrimoine archéologique en Algérie et ailleurs. Ceci dit, nous avons tenté de canaliser tout au long du présent travail la recherche par rapport aux objectifs du laboratoire (LVAP). Le développement de l’aspect théorique permettra de dresser un état de l’art et des savoirs lié à la modélisation numérique du patrimoine archéologique et va fournir les jalons nécessaires pour l’analyse et l’application à un cas d’étude, le temple anonyme du parc ouest de Tipasa. Le passage déductif d’un cadre général à un cadre spécifique permettra de mieux appréhender la question de la restitution archéologique qui sera considérée à travers la définition des valeurs du bien culturel, son authenticité, son intégrité, ses éléments caractéristiques et ceci selon un protocole passant de la définition des fonctions et modèles de restitution pour arriver au processus de validation et de diffusion. Cette dernière étape ne représente pas l’aboutissement du projet bien au contraire c’est une étape évolutive qui servira, dans une stratégie de dissémination et de vulgarisation à développer avec d’autres alternatives d’interprétation et de gestion des données. Mais nous ne pouvions s’arrêter au cas d’étude puisque le principal enjeu de la recherche tel qu’indiqué dans l’intitulé est de contribuer à l’élaboration d’une méthodologie relative au processus de modélisation numérique pour la restitution des monuments archéologiques. V Ainsi, et dans une démarche inductive qui va cette fois-ci du particulier au général, nous proposons un processus normatif d’évaluation des programmes de restitution archéologiques issus des analyses et constats menés tout au long de la recherche. Ce processus est présenté comme un outil d’aide à la prise de décision en matière de restitution archéologique et comporte un ensemble de normes et de lignes directrices permettant la formulation d’un code déontologique auquel pourraient souscrire les acteurs agissant dans les programmes de restitution du patrimoine archéologique