Périphérie d'Alger : production de l'habitat et instruments d'urbanisme
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Epau
Abstract
L'organisation générale des villes algériennes d'aujourd'hui se caractérise par deux
logiques d'occupation et de production de l'espace. D'un coté, « la volonté étatique », par le
biais d‘un dispositif réglementaire (plans d'urbanisme, textes juridiques et techniques
réglementant les constructions et des droits de construire, institutions urbaines de gestion et
de contrôle) et d’un ensemble d’acteurs et d'outils d'intervention (administration, élus, maitres
d’ouvrages publics, entreprises publiques de réalisation...), tente d'induire un développement
cohérent et harmonieux de la ville. L’habitat dit « planifié », constitué de l’addition de
lotissements « réguliers » et d’ensembles collectifs cadre la croissance urbaine réglementée.
De l’autre, la «spontanéité populaire » qui, suivant ses propres règles et son dynamisme,
génère de véritables ensembles urbains construits en marge de la planification et de la
volonté officielle. Le phénomène «spontané » d’urbanisation, avec ses nouvelles formes
d'organisation et d'occupation de l'espace, semble n'obéir à aucun ordre apparent.
Ce binôme –planifié /spontané –se traduit sur le plan architectural par des styles de
construction où se mêlent, dans un amalgame incongru, des langages pseudo modernes et
faux traditionnels, des immeubles richement décorés dénommés « villas », juxtaposés à la
pauvreté, à l’expression brute et souvent non finie des constructions spontanées des
quartiers populaires.
Les deux logiques, chacune selon ses propres mécanismes, impriment un nouveau
visage aux villes algériennes, notamment à leurs périphéries. Les « plans de masse » de
l’architecture en série s’additionnent aux habitations à terrasses des lotissements non
viabilisés. Ce mélange chaotique de richesse et de pauvreté, cette association anachronique
de divers styles et d’usage de la copie, traduisent, en réalité, l’expression d’une crise de
l’habitat et l’habiter. Le paysage architectural et urbain de la périphérie résidentielle est
fortement critiqué aussi bien par la rue, l’opinion publique que par les spécialistes.
Ce constat, même très rapide, permet de comprendre que les nouvelles
urbanisations, qu'elles soient planifiées ou spontanées, sont loin d'offrir un cadre de vie
urbaine, rationnel et ordonné et semblent également échapper à tout contrôle réel de la
planification. Ceci nous renvoie à la question des instruments de gestion et du contrôle
urbain de l’espace, et justifie l'interrogation sur leur efficacité.
La règlementation algérienne en urbanisme a d’abord reconduit le dispositif hérité de
la colonisation et a entrepris depuis, un effort de codification de l’urbanisme et de la
construction. Un important dispositif règlementaire s’est ajouté (ou s’est substitué) à celui qui
existe déjà et graduellement, un ensemble d’instruments de gestion et de contrôle du sol ont
été mis en place1. Ce dispositif devait organiser, gérer, générer et codifier le développement
et la croissance de la ville. Aujourd’hui l’ensemble du territoire national
Description
Thèse de Doctorat,VUDD,Ecole polytechnique d'Architecture et d'Urbanisme
